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1476. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

On n’entendait presque point d’oiseaux : ils n’aiment pas les forêts profondes ; seulement, de temps à autre, le cri plaintif et trois fois répété de la huppe, ou bien l’aigre miaulement du geai ; quelquefois un rollier, toujours solitaire et silencieux, traversait la trouée en y faisant luire son plumage d’or et d’azur. […] Si du moins le moindre son, le plus petit frôlement, eût retenti dans le profond abîme de la forêt ! […] Le vieillard apporta les clefs ; il se tordait comme un serpent et se donnait beaucoup de peines inutiles en levant bien haut les coudes pour ouvrir la porte ; puis il se plaça de côté et fit de nouveau un profond salut. […] la musique en était compliquée et d’une forme pénible ; on voyait que le compositeur avait fait tous ses efforts pour exprimer la passion et un sentiment profond, mais il n’en était rien sorti de bon. […] « Non, jamais ; nous avons de ses nouvelles par d’autres. » Il se fit soudain un profond silence. « Voilà l’ange du silence qui passe. » Telle est la pensée de tous.

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