Eynard et les pièces qu’il produit, de ce besoin et aussi de ce talent inné de Mme de Krüdner, et combien elle s’entend de bonne heure à la mise en scène du sentiment : j’en suis presque effrayé à certains endroits, quand je songe à combien de choses cet art secret a pu se mêler insensiblement depuis, sans qu’elle-même s’en rendît peut-être bien compte. […] Ce voyage à Paris, qu’elle désire de toute son âme et qu’elle vient de provoquer, elle le présente comme une obligation sérieuse et plutôt pénible ; peu s’en faut qu’elle n’en parle presque déjà comme d’une mission sacrée : « Je regarderais comme une lâcheté, écrit-elle à Mme Armand, de ne pas produire un ouvrage qui peut âtre utile (son roman), et voilà comme mon voyage à Paris devient un devoir, tandis que mon cœur, mon imagination, tout m’entraîne au bord de votre lac où je brûle d’aller, dégoûtée du séjour de Paris, blasée sur ses succès, n’aimant que le repos et les affections douces. » En produisant de telles lettres, M. […] Par exemple, j’ai raconté une visite de Mme de Krüdner à Saint-Lazare, l’effet que la prêcheuse éloquente produisit sur ces pauvres pécheresses, la promesse qu’elle leur fit de les revoir, et aussi son oubli d’y revenir.