/ 2506
407. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni (suite et fin.) »

Gavarni travaillait d’ordinaire par jour ses dix-huit heures sur vingt-quatre, et c’est ainsi qu’il est arrivé à produire ce chiffre de pièces qui n’est pas encore bien connu : les uns disent dix mille ; d’autres qui doivent être bien informés aussi, prétendent que c’est dix fois plus. […] Quels que soient donc les motifs qui aient déterminé Gavarni à mener à Londres le genre de vie assez singulier qu’il y observa ; que ç’ait été pur dégoût du trop d’aristocratie, attrait vif pour une nature populaire qui se déployait devant lui et se laissait lire à livre ouvert dans sa franchise ; que peut-être aussi cette réserve ait tenu au soupçon qu’il eut dès son arrivée, qu’on cherchait à exploiter son nom et sa présence, il ne perdit point son temps dans cette période de recueillement et de retraite durant laquelle il ne cessa de produire et de méditer. […] Ce fut la maturité qui produisit naturellement son effet. […] Cela lui entre confusément, pour ainsi dire ; il se fait un travail de nutrition au-dedans, et à son heure l’invention se produit, laquelle n’est qu’une observation à la seconde puissance.

/ 2506