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336. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Sainte-Hélène, par M. Thiers »

Il recommençait sa vie : il se revoyait à Brienne, à Toulon, au fort de l’Éguillette, sa première victoire ; puis, après une disgrâce passagère qui faillit faire de lui le plus bizarre en apparence et le plus homme à projets d’entre les officiers généraux non employés, et certainement le plus incommode des mécontents, il se montrait reprenant bientôt le vent de la fortune, consulté, mis à sa place et à même enfin de se produire tout entier, gravissant à vingt-sept ans comme général en chef ces rampes escarpées d’où l’on découvre tout d’un coup l’Italie, cette Italie de tout temps l’objet de ses méditations, Italiam ! […] La Fronde en a offert bien d’autres, et, certes, la France qui, quelques années après, gagnait les batailles de Rocroy31 et ces Dunes, qui produisait Polyeucte, Athalie, les Oraisons funèbres de Bossuet, n’était point avilie. […] On se trompe sur la véritable cause du grand effet produit par Tacite. […] Or, je défie de répandre une telle couleur sur des tableaux de notre temps, quelque tragiques que soient les époques que nous reproduisons. » C’est là un post-scriptum à joindre désormais à la célèbre préface du XIIe volume, c’est un dernier éclaircissement que je suis fier d’avoir provoqué et heureux de produire.

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