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1344. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Poussez cette littérature à bout, regardez-la comme celle des Scaldes, au moment de la décadence, lorsque ses vices exagérés comme ceux des Scaldes manifestent avec un grossissement marqué le genre d’esprit qui la produit. […] Est-ce que la vieille souche sur laquelle sont venues se greffer les brillantes fleurs continentales n’a produit aucune pousse littéraire qui lui soit propre ? […] C’est cette fière et persistante pensée qui produit et conduit tout le livre de Fortescue. « Il y a deux sortes de royautés, dit-il, desquelles l’une est le gouvernement royal et absolu, l’autre est le gouvernement royal et constitutionnel153. » Le premier est établi en France, le second en Angleterre. « Et ils diffèrent en cela que le premier peut gouverner ses peuples par des lois qu’il fera lui-même, et ainsi mettre sur eux des tailles et autres impositions, telles qu’il voudra, sans leur consentement. […] Et ceci est le fruit de ce jus politicum et regale sous lequel nous vivons… Tout habitant de ce royaume jouit des fruits que lui produit sa terre, ou que lui rapportent ses bêtes, et aussi de tous les profits qu’il peut faire par son industrie propre ou par celle d’autrui, sur terre et sur mer ; il en use à son gré, et personne ne l’en empêche, par rapine ou injustice, sans lui faire une juste compensation157… Il n’est point appelé en justice, sinon devant les juges ordinaires et selon la loi du pays, ni saisi dans ses possessions ou dans ses biens-meubles, ni arrêté pour un crime, si grand ou si énorme qu’il soit, sinon selon la loi du pays et devant les juges susdits… C’est pourquoi les gens de ce pays sont bien fournis d’or et d’argent et de toutes les choses nécessaires à la vie. […] Les Communes déclaraient qu’avec ces revenus le roi serait capable d’entretenir 15 comtes, 1500 chevaliers, 6200 écuyers et 100 hôpitaux ; chaque comte recevant par an 300 marcs, chaque chevalier 100 marcs et le produit de quatre charrues de terre, chaque écuyer 40 marcs et le produit de deux charrues de terre. —  Pictorial history, II. p. 142.

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