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995. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Toutes les passions avaient été longtemps subordonnées à deux principales, l’ambition du pouvoir et la peur, ces deux mobiles de l’homme dans les temps de troubles. […] Ce qui reste d’âpreté dans les mœurs civiles, et de violence dans le gouvernement, n’y nuit pas à certains égards ; elle en tire des lumières pour éclairer les passions fortes et les situations violentes, où elle va chercher ses principales beautés. […] C’est, pour la comédie, qu’à ce moment unique la société française réunissait tous les grands traits de toute société civilisée, tous les rapports des caractères, toutes les diversités des esprits, toutes les physionomies : c’est, pour la tragédie, que le personnage héroïque qui lui servait d’idéal réunissait les principaux traits des hommes à qui Dieu a donné l’empire sur les autres. […] Elle se trouve des forces que les siècles précédents ne savaient pas… Si les Français peuvent tout, c’est que leur roi est partout leur capitaine ; et après qu’il a choisi l’endroit principal qu’il doit animer par sa valeur, il agit de tous côtés par l’impulsion de sa vertu… Les politiques ne se mêlent plus de deviner ses desseins.

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