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860. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Le journal de Casaubon » pp. 385-404

C’est donc sous l’invocation souveraine et après s’être agenouillé qu’il prend la plume ; c’est dans une pensée de recueillement et de piété qu’il entreprend ce compte rendu quotidien, continué pendant dix-sept ans entiers, et qui ne cessera que seize jours avant sa mort. […] — Ô grand philosophe (s’écrie à son tour Casaubon), je suis bien de ton avis, et je te prendrai plutôt pour conseil que ces miens amis, gens d’ailleurs de vertu et de prudence, qui m’engagent à changer de genre de vie et à embrasser si tard la profession d’enseigner le droit. […] presque chaque jour il est dérangé ; les affaires, les amis lui prennent ses heures, — les amis, dites plutôt les ennemis. […] quelle route prendra-t-il, celui qui veut marcher droit ? […] s’écrie-t-il (en grec), ils me l’ont pris, ils me l’ont gâté » ; et il se lamente.

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