En arrivant à El-Arich, le pays prend un aspect bien caractérisé ; ce n’est plus que du sable amoncelé par buttes sur l’une desquelles se trouve une petite forteresse environnée de quelques mauvaises maisons au milieu desquelles s’élève une centaine de palmiers semblables à des plumeaux, qui ont l’air de dire : « Venez vous épousseter ici. ». […] En effet, le soleil parut, et au même moment un long nez au bout duquel se trouvait un visage ; ce visage était sous un parapluie jaune et noir et surmontait un grand corps pris dans une petite redingote. […] Je prends un passage entre dix autres que je pourrais citer : « Je me borne maintenant, écrit-il le 1er juillet 1842, à observer les changements qui ont eu lieu ici depuis mon premier voyage. […] Cette formidable armée demandera un jour à combattre autre chose que des Russes ; plus elle fera de conquêtes, plus elle prendra son pays en horreur. […] Les officiers eux-mêmes, plus ou moins pris par la diarrhée, offraient le spectacle le plus triste de l’obéissance passive.