Catinat, il faut le dire, ne vit dans cette guerre si mauvaise qu’il allait faire à de pauvres montagnards pour leur religion, et dans la part principale qu’il y devait prendre, qu’une marque nouvelle de la confiance du roi et une occasion d’avancement : il était militaire avant tout, et chargé en chef, pour la première fois, d’une expédition difficile, il eut un mouvement de joie ; il ne raisonna point sur la légitimité de l’entreprise, il ne s’occupa que de prendre ses mesures pour la conduire le mieux possible et le plus vivement. […] Un redoublement de douleur éclata, mais sans que la faiblesse prît le dessus. […] Les mesures pour cerner et traquer ces petites bandes valeureuses étaient prises par un guerrier expérimenté et probe à qui pareille fonction ne donnait nul remords. […] On crut d’abord que la maladie et le typhus en débarrasseraient le vainqueur et dispenseraient de prendre un parti. […] Ils marchaient par petites brigades, obligés souvent de prendre le chemin le plus long parce qu’on leur refusait passage.