Tout cela, mon cœur, ne me déplaît point ; vous savez que je suis aisée à m’accommoder de tout… « Dis à ton mari, de ma part, de se tranquilliser ; que l’on ne pouvait pas prendre un meilleur parti que de venir habiter Paris ; que nous y serons mieux que partout ailleurs. […] Rappelle-le-lui, pour qu’il prenne confiance en ce que je te mande, qui est ma véritable manière de voir. Adieu, mon cœur… » Je ne sais trop si, en effet, dans les premiers jours de cette installation à Paris, la famille royale ne crut pas avoir été amenée par force à prendre le meilleur parti et si la reine elle-même ne se flatta point de pouvoir agir de près sur les esprits ; mais on dut vite s’apercevoir que la situation était et restait affreuse. […] Il paraît qu’il était avec Mirabeau pendant la plus grande partie des funestes journées d’octobre de l’année dernière : il m’a affirmé que Mirabeau, loin d’y avoir pris aucune part, s’était montré dans cette circonstance exaspéré contre. […] Mirabeau a fait remettre au roi des mémoires d’un très bon esprit… Après la lecture de plusieurs mémoires de Mirabeau, un surtout très fort, on a trouvé qu’il serait à propos qu’il me vît pour prendre des instructions générales.