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1322. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « I » pp. 1-20

Quant à ce que j’appelle la troisième génération, et dans laquelle je prends la liberté de ranger les gens de mon âge à la suite de ceux qui ont une dizaine d’années de plus, c’est moins d’une admiration excessive qu’ils eurent à revenir que d’un sentiment plus ou moins contraire. […] À la longue, on prend toujours la ride de son sourire. […] Voltaire s’intéressait à tout ce qui se passait dans le monde auprès de lui ou loin de lui ; il y prenait part, il y prenait feu ; il s’occupait des affaires des autres, et, pour peu que sa fibre en fût émue, il en faisait les siennes propres ; il portait le mouvement et le remue-ménage partout où il était, et devenait un charme ou un tourment. […] Souvenez-vous de l’amitié tendre que vous avez eue pour moi ; au nom de cette amitié, informez-moi par un mot de votre main de ce qui se passe, ou parlez à l’homme que je vous envoie, en qui vous pouvez prendre une entière confiance. […] Mais, tout bien considéré, ces mots, j’ai été à l’extrémité, se rapportent peut-être mieux à une maladie qu’il eut en effet en 1724, après avoir pris les eaux de Forges, et conviennent moins à l’état où l’aurait mis l’indigne guet-apens du chevalier de Rohan.

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