Royer-Collard n’était pas en 1815 ce que nous l’avons vu dans la dernière partie de sa carrière ; il était plus voisin de ses origines et de ses premiers antécédents qui avaient été tout royalistes. […] Par une sorte de prédestination qui s’accusait même dans les noms, il avait fait ses premières études chez les Pères de la doctrine chrétienne, autrement dits Doctrinaires. […] Cette première accointance avec Danton, si singulière qu’elle puisse paraître à distance et au point de vue définitif des deux personnages, eut de l’influence sur M. […] Berryer, après son premier discours à la Chambre, si quelqu’un tout bonnement disait ; « C’est un grand talent. » — « Ce n’est pas un talent, répliquait M. […] il y avait de l’ineffaçable. » Cet ineffaçable dont il parlait se rapportait surtout à cette première et ancienne époque parlementaire, à cette première et glorieuse campagne où ils avaient combattu côte à côte comme deux frères d’armes.