En effet (mettant toujours à part la poésie dramatique qui fera tout à l’heure l’objet d’un examen spécial) voyons quels monuments impérissables nous ont laissés nos poètes classiques : Voltaire se présente avec ses épîtres philosophiques, un poème héroï-comique qui est un péché mortel et immortel, et toute sa poésie légère ; Boileau avec un poème didactique, un volume de satyres et son admirable Lutrin ; et Lafontaine, le plus poète de tous, avec ses fables et ses contes. […] Avouons que sous d’autres titres, on nous joue perpétuellement la même chose, nous voyons beaucoup de continuateurs… En vérité, jusqu’à ce qu’il se présente un génie inventeur, les traducteurs doivent avoir la préférence. […] J’ai conservé la forme lyrique des romances, en ayant soin de varier continuellement les rhythmes comme les tons ; et j’ai tâché de coordonner tous ces matériaux de manière à présenter un intérêt suivi, une espèce d’action dramatique ayant son exposition, son nœud et sa catastrophe.