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581. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre deuxième. L’idée de l’espace. Son origine et son action »

Pour que la coexistence ait un premier caractère extensif, non plus seulement intensif ou protensif, il faut qu’elle soit la coexistence de toutes les impressions venant des diverses parties de notre corps et ayant chacune un caractère propre, une couleur locale. […] Supposez, sur « votre bras, deux points séparés par un intervalle assez petit pour que les deux extrémités d’un compas, placées sur ces deux points, produisent une seule impression ; puis, entre ces deux points, qu’on trace sur votre bras avec un pinceau des lignes dix fois plus petites : vous sentirez distinctement le mouvement et vous ne sentirez que très vaguement la direction. […] Quand l’intervalle de temps est réduit à 0,044”, le discernement de l’ordre de succession dans le temps devient impossible ; mais, si les étincelles sont assez rapprochées dans l’espace pour que leurs cercles d’irradiation s’enveloppent, l’œil perçoit alors leur éclat comme si c’était le mouvement d’une seule étincelle depuis le point occupé par la première jusqu’au point occupé par la seconde, et l’intervalle de temps peut alors être réduit jusqu’à 0,015”, avant que l’esprit commence à douter si le mouvement apparent a commencé de droite à gauche ou de gauche à droite. […] Pour qu’il y ait notion il faut qu’il y ait analyse, décomposition de la masse des sensations, par conséquent succession et mouvement.

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