La nature l’avoit d’ailleurs trop bien doté, pour qu’il eût à se plaindre de ne pouvoir joindre à sa couronne le stérile & vain laurier d’Apollon. […] Pour que les talens naissent, s’élèvent & se fortifient, il faut les protéger, les aider, les encourager. […] Au milieu des triomphes des Corneille, des Racine & des Molière, le Bel-esprit, mécontent de ne jouer depuis long-temps qu’un rôle subalterne, s’admirant dans ses productions frivoles, jaloux d’étaler son clinquant & son faux-savoir, trouva le secret enfin d’entrer en lice pour la première fois ; & pour qu’on doutât moins de ses talens, il voulut se signaler, en disputant aux Anciens leur supériorité sur les Modernes. […] Mais nos mœurs sont trop énervées, pour que l’éducation ne soit pas amollie.