. — Pour qu’il soit appliqué, il faut l’intervention de l’expérience. — Cas où l’on peut se passer de cette intervention. — Comment on peut poser le problème de l’existence. — Possibilité de la métaphysique. — Résumé sur la structure de l’intelligence. […] « De là suit, dit Cuvier, une certaine forme du condyle pour que les mâchoires s’engrènent à la façon des ciseaux, un certain volume dans le muscle crotaphyte, une étendue dans la fosse qui le reçoit, une certaine convexité de l’arcade zygomatique sous laquelle il passe, et une foule de caractères du squelette, des articulations et des muscles moteurs… La forme de la dent entraîne celle du condyle, celle de l’omoplate, celle des ongles, tout comme l’équation d’une courbe entraîne toutes ses propriétés, et, de même qu’en prenant séparément chaque propriété pour base d’une équation particulière, on retrouverait et l’équation ordinaire et toutes ses autres propriétés quelconques, de même l’ongle, l’omoplate, le condyle, le fémur et tous les autres os, pris séparément, donnent la dent et se donnent réciproquement. » — Cela est si vrai que, dans le même animal, la métamorphose d’un organe entraîne une métamorphose appropriée du reste. […] Mais, là-bas comme chez nous, si, par l’application d’une force quelconque, un corps prend, pendant un temps aussi court qu’on voudra, un mouvement rectiligne uniforme, il tendra à le continuer indéfiniment ; car, l’axiome étant nécessaire, dès que la première de ses deux données existe en fait, la seconde ne peut manquer d’exister en fait. — Bien plus, quel que soit ce corps et quel que soit son mouvement, si ce mouvement est considéré au pur point de vue mécanique, il sera forcément, là-bas comme chez nous, déterminé tout entier par les grandeurs et les directions des forces dont il sera l’effet ; en sorte que, là-bas comme chez nous, il sera trouvé par la solution d’un problème de mécanique, et ne résistera à la solution que si la complication de ses éléments est trop grande pour que nos formules, encore trop peu avancées, puissent l’embrasser. […] Voilà donc une liaison perpétuelle, universelle, infaillible, entre le groupe et le caractère ; et, pour qu’elle soit telle, il suffit qu’une seule fois on l’ait constatée en fait.