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248. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »

Si on la considère à des moments distants d’un demi-siècle, on trouve toujours que le dernier moment est en état de transformation, ou, puisqu’on pose le mot en principe, de déformation ; comparée au moment précédent, la période ultime semble bien plus bouillonnante, bien plus désordonnée. […] L’histoire d’une langue n’est que l’histoire de déformations successives, presque toujours monstrueuses, si on les juge d’après la logique de la raison ; — mais la faculté du langage est réglée par une logique particulière : c’est-à-dire par une logique qui oublie constamment, dès qu’elle a pris son parti, les termes mêmes du problème qui lui était posé. […] Francis Wey, en 1844, se posait d’analogues questions. […] La langue n’a pas encore choisi un son unique pour cette finale ; il serait bien prématuré de poser des règles.

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