Tome VI Première leçon. Discours préliminaire Messieurs, Cet auditoire si nombreux et si troublant, même par sa bienveillance, ajoute encore à l’embrouillement de pensée que j’éprouve en ce moment ; car il faut, je l’ai annoncé, vous donner un programme du moyen âge. Jusqu’à présent, je parlais de choses que je connaissais assez bien, et où la faiblesse de ma parole était du moins soutenue par d’anciennes études. Maintenant, je vais parler de choses que je sais à peine, que j’apprends à mesure que je les dis : j’ai besoin, et ce n’est pas une phrase faite ni apportée de chez moi, j’ai besoin d’une double indulgence. Dans cet effort que je vais tenter pour encadrer la partie du moyen âge qui doit nous occuper, et pour y choisir quelques points dominants, caractéristiques, tant de faits que l’on ne peut dire tous, et qu’on craint d’omettre, tourbillonnent autour de mon esprit.