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1603. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

À la lueur des torches, on déchiffrait les noms d’Aménophis Ier, de Toutmos  II, de Séti Ier ; il y avait, sur les cartonnages des momies, des guirlandes de fleurs qui semblaient cueillies de la veille ; sur l’une d’elles, une guêpe s’était posée ; les ailes étendues, elle semblait vivre encore ; quelque temps après, une de ces momies, transportée au musée de Boulaq, se contracta subitement à cause de la grande chaleur et leva le bras. […] Si une belette passe sur notre chemin, si une pie vient se poser sur notre toit, si un coq vient chanter tout près de nous, si le timbre de l’horloge se met à sonner en même temps que la sonnette de l’enfant de chœur au moment de l’élévation, si une poule, après s’être empêtrée dans de la paille, en a gardé un brin attaché à sa queue, si un cierge vient à s’éteindre pendant une messe de mariage, si le son de la cloche vibre longtemps après que la cloche a fini de sonner, si nous voyons en rêve une personne portant un paquet de linge sale, si nous rêvons de chevaux, si les chiens hurlent la nuit, c’est signe de mort pour nous, pour nos amis ou pour nos proches. […] Sur tous elle posa les pattes. […] C’est un plaidoyer farci de textes, bourré de preuves, lourd de commentaires et de gloses et, malgré l’évidente exagération de la thèse posée, probant jusqu’à un certain point. […] C’est pour rire, sans doute, que ces deux écrivains se sont posés un jour, dans la préface de La Fille Élisa, en réformateurs et en « médecins » des plaies sociales.

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