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938. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

Son premier soin, comme il le dit, était de ranger ses passions « du côté de la vérité. » Il s’était fait intérieurement un portrait de la créature raisonnable, et y conformait sa conduite autant par réflexion que par instinct. […] Ses journaux sont tout moraux, conseils aux familles, réprimandes aux femmes légères, portrait de l’honnête homme, remèdes contre les passions, réflexions sur Dieu, la religion, la vie future. […] Au contraire, le souci de toute femme honnête et sage doit être d’empêcher que son enjouement ne dégénère en légèreté912. » Vous voyez déjà dans ces reproches le portrait de la ménagère sensée, de l’honnête épouse anglaise, sédentaire et grave, tout occupée de son mari et de ses enfants. […] Un franc-tenancier, par la vertu de l’élection, n’est éloigné que d’un degré du législateur, et par cette raison doit se lever pour la défense des lois qui sont jusqu’à un certain point son ouvrage917. » Ce sont là tous les sentiments anglais, composés de calcul et d’orgueil, énergiques et austères, et ce portrait s’achève par celui de l’homme marié : « Rien n’est plus agréable au cœur de l’homme que le pouvoir ou la domination, et je me trouve largement partagé à cet égard, à titre de père de famille.

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