M. de Lamartine a tracé, dès les premières pages de son étude, un portrait de Bossuet ainsi largement conçu. […] Il suffit de considérer le portrait de Bossuet, peint dans sa vieillesse par le célèbre Rigaud, pour se faire une idée de ce qu’il avait dû être dans sa jeunesse. […] Ses cheveux, de teinte brune, étaient soyeux ; un épi involontaire en relevait au sommet du front une ou deux boucles comme le diadème de Moïse ou comme les cornes du bélier prophétique ; ces cheveux ainsi plantés, dont on retrouve le mouvement jusque dans ses portraits d’un âge avancé, donnaient du vent et de l’inspiration à sa chevelure. […] Et sans refuser la louange que méritent certains traits ingénieux et fins de ce portrait, je me permettrai de demander plus sérieusement : Est-il convenable, est-il bienséant de peindre ainsi Bossuet enfant, de caresser ainsi du pinceau, comme on ferait d’une danseuse grecque ou d’un bel enfant de l’aristocratie anglaise, celui qui ne cessa de grandir à l’ombre du temple, cet adolescent sérieux qui promettait le grand homme simple, tout esprit et toute parole ?