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586. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Granier de Cassagnac » pp. 277-345

L’auteur de la Chute de Louis-Philippe ne fut jamais, en effet, quoi qu’on ait pu dire, inféodé de sa personne, de ses principes ou de sa raison, à la maison d’Orléans, et rien ne devait invalider ou affaiblir le jugement qu’il avait à porter sur elle. […] Il a combattu pour le pouvoir, les principes, la monarchie, l’autorité, la règle, les idées chrétiennes, quelle que fut l’indignité de ceux qui portaient cette Arche des peuples. […] … Puisqu’il a pris charge d’histoire contemporaine, et c’est, à coup sûr, la plus lourde charge qu’un esprit résolu puisse porter, n’avait-il donc, comme un grand artiste qu’il est, qu’à mouler énergiquement et ressemblant ce visage de morte qu’on appelle les faits accomplis de l’histoire ? […] Quoi qu’il ait été, du reste, il a été cela, — un homme fort, — et quoi qu’il fût devenu, il l’aurait été encore… Je sais, dans mon pays, une ancienne famille de guerriers et de héros qui portent ce magnifique nom : les « Aux-Épaules », et qui le justifient. […] — l’impitoyable lame que ses adversaires, ne pouvant la briser, cherchèrent à souiller pour qu’elle leur portât des coups moins terribles et moins sûrs.

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