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433. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

Le duc de Savoie, Charles-Emmanuel, honora le poète qui portait avec lui l’illustration et l’immortalité ; il le conjura de s’attacher à lui et lui offrit un traitement et des distinctions analogues à la situation qu’il occupait à la cour d’Alphonse. […] Cette condescendance empressée d’Alphonse aux désirs du duc de Mantoue dément assez l’odieuse pensée qu’on attribue au duc de Ferrare, d’avoir voulu faire mourir le Tasse dans une éternelle captivité, de peur que ce grand homme ne portât son génie et sa gloire à une autre cour. […] Ses lettres, à la fin du même mois, portent déjà l’accent du désillusionnement et de la plainte. […] Sans la croire chrétienne, il ne veut pas laisser ce beau corps à la fureur des bêtes farouches : il les fait porter l’un et l’autre sur les bras de ses soldats, et marche à la tente de Tancrède. […] Ils l’accueillirent en homme dont la vie ou la mort devait également porter un éternel honneur à leur maison.

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