N’a-t-on pas en le plaisir de voir le coup de dent littéraire porté & rendu ? […] L’aigreur ne tarde pas à couler de la plume, même à notre insçu, & lorsqu’on a eu le malheur de porter quelques coups, on devient l’ennemi de celui qu’on a frappé. […] Ils ont lancé de toutes parts leurs traits satyriques : mais leur front est cicatrisé pour jamais des mêmes coups qu’ils ont voulu porter. […] S’ils ont été admirés par une nation ingénieuse & sensible, pourquoi ôser y porter témérairement la faulx ? […] C’est qu’il redoute le ridicule, arme legère & perçante du beau monde ; & lorsqu’enfin les hommes, harassés de leurs propres préjugés, consentiront à secouer les plus tyranniques, ils seront tout étonnés que personne n’ait ôsé le premier porter la main à un édifice aussi fantastique.