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928. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DÉSAUGIERS. » pp. 39-77

Sous ce gouvernement fort et victorieux, dans ce silence absolu de toute discussion politique sérieuse, on avait pris le parti, quand on le pouvait, de jouir de la vie, du soleil de chaque matin, de rêver la paix et d’en prélever les douceurs. […] On dit que, bien peu après, les opinions politiques avaient séparé ces deux hommes, rivaux un seul moment ; qu’il en était même résulté d’un côté… Mais chut ! […] Sa politique et sa charte, à lui, étaient courtes : s’en remettre à la Providence et au pilote pour le gouvernail de l’État, et se contenter d’être le plus aimable, le plus égayant des passagers. […] En vain dans son Appel aux Français soupirait-il d’un demi-ton de plainte : Peuple français, la politique T’a jusqu’ici fort attristé ; Rappelle ta légèreté, Ton antique Joyeuseté ! […] La politique gagnait de plus en plus, et, lorsqu’on riait encore avec Desaugiers, ce n’était qu’une trêve.

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