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41. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Les Césars »

Seulement, pourquoi n’a-t-il pas compris également, poussé par la logique de ses idées, que la famille donnant d’abord, comme à Rome, l’organisation politique, c’était une inexorable conséquence que l’institution politique se moulât sur la famille, sur cette énergique unité de la puissance paternelle, et que la racine de toute monarchie, pour un temps donné, était là ? […] Les intermédiaires politiques manquaient. […] Malgré tout ce qu’il y avait de largeur politique dans l’esprit d’Auguste, il n’avait point eu l’idée d’une institution qui permît de faire arriver à l’Empereur l’expression de ce que les provinces attendaient de son gouvernement et de sa justice. […] Si le mouvement de la civilisation n’avait pas emporté si fort Champagny, il fût plus resté dans la politique de son livre, et ce livre aurait tout un caractère qu’il n’a pas assez… Ainsi, nous le disons avec regret, tout vient aboutir au même reproche. […] Sans la famille, sans cette constitution admirable de la famille qui est toute la politique de Rome, elle aurait eu la même destinée que la Grèce.

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