Au théâtre, nous l’avons mainte fois applaudi, et nous avons joui avec tout le public de ses productions gracieuses : hors de là, dans la politique ou dans la critique littéraire, nous ne nous sommes jamais accoutumé à le considérer comme un de nos pères, et nous doutons fort qu’il daignât nous reconnaître lui-même pour être de la maison. […] Étienne y fut nommé de préférence à Alexandre Duval, et il prit séance, le 7 novembre 1811, par un discours de réception qui fut très remarqué, et où il soutenait cette thèse piquante que, quand tout serait détruit des deux derniers siècles, il suffirait que les comédies seules survécussent, pour qu’on pût deviner par elles « toutes les révolutions politiques et morales » de ces deux siècles. […] Ce n’est que la complaisance ou l’esprit de parti qui ont pu vouloir la reconnaître dans L’Intrigante (1813), pièce faible et froide, qui se trouva bien de n’avoir que quelques représentations et d’avoir subi une interruption politique qui la sauva de sa mort naturelle. […] Bientôt les événements politiques, en venant le frapper, le servirent encore ; ils lui ouvrirent une carrière toute nouvelle, aussi utile et plus sûre, celle de l’opposition dite des quinze ans. […] Étienne, à ce libéralisme politique de la Restauration, dont il devint le champion le plus vulgairement distingué et l’un des plus populaires ; considérez la transformation habile et concertée, et ne vous en étonnez pas : mais, si quelqu’un rapprochait d’un peu trop près le nom de Molière et celui de M.