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977. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre II. Marche progressive de l’esprit humain » pp. 41-66

L’existence si diverse et si variée de ces peuples est une poésie tout entière, depuis leurs temps héroïques et fabuleux jusqu’à leur décadence et à leur mort. […] Ne disons point, au reste, qu’une telle peinture soit un jeu de l’esprit : les traditions de la poésie ne sont-elles pas aussi une réalité ? […] Entraîné par sa haine pour les institutions religieuses, il a voulu faire une satire allégorique, pensée indigne de toute poésie ; et c’est ce qui l’a égaré : il commit déjà la même faute lorsqu’il fit prononcer à Jocaste des sentences générales d’une impiété sans vraisemblance. […] Voyez, en effet, cette nombreuse postérité qui doit en quelque sorte le jour à Homère, et qui a régné trois mille ans sur notre poésie : dites-moi comment tous ces nombreux descendants d’Aristote ont conservé l’empire de la philosophie pendant tant de siècles.

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