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751. (1860) Cours familier de littérature. X « LVe entretien. L’Arioste (1re partie) » pp. 5-80

Mais il se sentait trop riche d’imagination et de poésie pour en gaspiller les trésors en menue monnaie de cour et de fêtes, dans une capitale de province. […] Quel est donc le charme de la poésie naturelle ? […] Contempteur né de la poésie moderne, et partisan fanatique des écrivains et des poètes du seizième siècle en Italie, Dante était sa divinité, Arioste était sa monomanie. […] — Vous dites mieux que vous ne pensez, reprit le professeur en disant sourire, car vous allez voir que l’Arioste ne déride jamais son génie jusqu’à la bouffonnerie, ce défaut de ses prédécesseurs dans la poésie héroï-comique, mais seulement jusqu’à la légère plaisanterie. Il est badin et jamais cynique ; sa poésie est de la fantaisie toujours, de la sensibilité quelquefois, de la crapule ou de la grimace jamais.

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