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598. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

Ce ne fut que plus tard que je me rendis compte de cette fausse grandeur guindée sur des échasses, et de cette fausse poésie qui déclame et qui ne sent rien. […] Ce monument est comme l’homme, plus déclamatoire qu’éloquent ; c’est le mausolée académique d’une poésie de convention. […] On ne s’étonnait pas qu’elle eût été aimée pour ses charmes avant de l’être pour ses aventures et pour ses infortunes ; c’était de la poésie encore, mais de la poésie survivant aux années, qui la surchargeaient de leur embonpoint sans l’effacer, parce qu’elle est de l’âme et non de la chair. […] Mon deuil en effet, à moi, fut immense et ne se consola jamais de cette étoile éteinte dans le ciel de la poésie de notre siècle. […] Sa poésie est éternelle, parce qu’elle pleure mieux qu’elle ne fait semblant de rire.

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