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377. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « I » pp. 1-20

Cependant, au milieu de ses succès, et tout en travaillant à ses tragédies, à son poème épique, Voltaire songe à ses affaires de fortune. […] Admire qui voudra cette faculté qu’avait Voltaire à vingt-quatre ans de faire des tragédies, un poème épique et des affaires ! […] Ces deux auteurs sont mes dieux domestiques, sans lesquels je ne devrais point voyager. » Voilà le poème épique qui le préoccupe au milieu de tant d’autres soins ; cette diversité d’emplois et de pensées ne laisse pas d’y nuire. Conçu, bercé, caressé et promené dans ces châteaux des Sully, des Caumartin, le poème de La Henriade n’y reçut jamais ce dernier achèvement de la méditation, de la solitude, ce je ne sais quoi de sacré que donne la visite silencieuse de la muse. […] Il est vrai que, si l’on excepte les poèmes épiques, on fait bien des choses à la fois dans la jeunesse.

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