/ 1366
1337. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

De tous les grands poèmes où la raison humaine s’est cachée sous l’imagination humaine, la religion est le plus auguste ; et dans l’Inde, en Grèce, chez les peuples germaniques, la légende divine laisse transpirer, à travers sa fantaisie et sa forme, les divinations métaphysiques ou les instincts, moraux qui lui donnent toute sa noblesse et tout son prix. […] Les grands partis pris, qui font les civilisations différentes, s’expriment pour chaque peuple par des dieux, par des héros, par des poèmes, par des statues, et ces images glorifiées de la nature humaine renferment, dans l’immobilité de leur vie sereine ou dans les déchirements de leur vie tragique, toutes les beautés auxquelles se sont suspendus les cœurs des hommes et toutes les souffrances auxquelles les cœurs des hommes ont été assujettis. […] De tels poèmes sont les abrégés de ce qu’il y a de meilleur et de plus élevé dans le monde, et les vrais bréviaires qu’il convient de lire lorsque nous entrons dans un tes grands temples, naturels.

/ 1366