C’est que les images, ainsi qu’on le verra plus tard, ont pour conditions certains états de l’encéphale ; dès lors on comprend qu’une altération, un afflux, un appauvrissement du sang, un changement quelconque de la substance cérébrale puisse empêcher ou rétablir l’éveil de certains groupes d’images. […] Maury cite aussi des rêves oubliés à l’état de veille et qui plus tard, dans un nouveau sommeil, sont rappelés. — D’autre part, notre mémoire ordinaire ne rappelle qu’une moitié de nos états. […] Point du tout ; au bout de deux ou trois minutes, les objets si nettement aperçus se fondent en vapeurs ; et ces vapeurs s’évanouissent ; une demi-heure après, j’aurais peine à dire mon rêve ; pour m’en souvenir plus tard, je suis obligé de l’écrire à l’instant. — C’est que l’état physiologique et l’afflux du sang dans le cerveau ne sont pas les mêmes dans le sommeil et dans la veille, et que le second état, favorable au réveil de ses images, n’est pas favorable au réveil des images du premier état.