Telle est la marche naturelle de l’esprit humain : connaître d’abord et ensuite juger, s’étendre dans le monde extérieur et rentrer plus tard en soi-même, s’en rapporter au sens commun et le soumettre à l’examen du sens individuel. […] Ce sont des discours publics, des opuscules, où il établit séparément les opinions diverses qu’il devait plus tard réunir dans son grand système. […] On peut néanmoins faire sur ces premiers travaux de Vico une observation qui montre tout le chemin qu’il avait encore à parcourir pour arriver à La Science nouvelle : c’est qu’il rapporte la sagesse de la jurisprudence romaine, et celle qu’il découvre dans la langue des anciens Italiens, au génie des jurisconsultes ou des philosophes, au lieu de l’expliquer, comme il le fit plus tard, par la sagesse instinctive que Dieu donne aux nations. […] Pour dire la mer, ils la montraient de la main ; plus tard ils dirent Neptune. […] Pour mieux comprendre ce droit, il entra dans l’étude du dogme ; cette étude devait le conduire plus tard à « chercher un principe du droit naturel qui pût expliquer les origines historiques du droit romain et en général du droit des nations païennes, et qui, sous le rapport moral, n’en fût pas moins conforme à la saine doctrine de la Grâce ».