/ 1897
318. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

Ce moment se rencontre précisément à la fin de César et au commencement du règne d’Auguste : plus tôt l’énergie de l’esprit romain était distraite par la lutte entre la république et l’usurpation ; plus tard il n’y avait plus d’énergie ; la servitude prolongée avait tout nivelé et tout énervé, dans les lettres comme dans la politique. […] Le fils de Cicéron, à son école, était devenu un ivrogne qui ne dut plus tard la faveur d’Auguste qu’à son nom. […] On ne peut croire qu’un vieux général aussi consommé que Cassius ait élevé un lâche à un tel commandement dans son armée ; la lâcheté, dont se vante plus tard Horace dans ses vers railleurs contre lui-même, n’était donc en réalité qu’une plaisanterie ou une flatterie à Auguste ; il voulait persuader par là à ce prince, neveu de César, que tous ceux qui avaient combattu jadis contre lui étaient indignes de porter une épée et un bouclier. […] Ses paupières, un peu malades dès sa jeunesse, étaient bordées de larmes fréquentes et colorées de pourpre par une légère inflammation organique. » Tel était Horace à cet âge ; un peu plus tard la mollesse de son tempérament, et peut-être de ses mœurs, chargèrent d’un peu d’embonpoint ses membres dispos. […] C’est cette même Néère qui devint plus tard l’objet des chants plus tendres et plus mélancoliques du poète Tibulle.

/ 1897