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663. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1858 » pp. 225-262

Dimanche 9 mai Nous dînons à Bellevue, chez les Charles Edmond, dans une petite maison, toute pleine de mousseline, d’un frais et joli luxe de tapissier et de femme : un petit nid avec un jardin grand comme une corbeille, où il n’y a de la place que pour des fleurs. […] Une grasse femme, les cheveux blonds, crespelés et relevés autour du front, des yeux d’une douceur singulière, un bon visage à pleine chair : l’ampleur et la majesté d’une fille de Rubens. […] Il a une maison à lui, dont il se rappelle à peine le chemin, une maison toute pleine de tableaux, de dessins qui se piquent aux murs, restant des six mois sans voir leur possesseur. […] Un homme qui a fait sa carrière dans les intendances de Napoléon Ier, et qui, depuis rallié aux Bourbons et mêlé à de grands événements, et devenu le familier de nombre de personnages, est tout plein d’anecdotes donnant un relief aux faits historiques.

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