Ils ont réduit en système cet aphorisme célèbre, qui n’est pas sans vérité, mais où il faut se garder devoir une loi : « Il n’y a point de génie sans quelque grain de folie. » Déjà, dans deux ouvrages piquants41, le docteur Lélut avait essayé d’établir que Socrate et Pascal avaient été hallucinés, se bornant du reste à conclure que l’hallucination n’est pas incompatible avec la pleine possession du génie. […] Il y a une trentaine d’années, une école littéraire pleine d’imagination et de talent, mais dont on connaît les désordres et les écarts, répandit dans le public sur la nature et l’essence du génie, sur ses privilèges, ses attributs, ses conditions extérieures, une théorie qui scandalisa singulièrement les esprits paisibles et sensés.