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1171. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (5e partie) » pp. 145-224

Les Misérables, par Victor Hugo (5e partie) I Le onzième tiroir, plein à la fois de choses précieuses et de rebuts, nous ramène à l’idylle de la rue Plumet, ce chef-d’œuvre que désormais les yeux ne quittent plus qu’avec regret. […] Cosette, les cheveux dans le soleil, l’âme dans les chimères, éclairée par l’amour au dedans et par l’aurore au dehors, se pencha comme machinalement, et, sans presque oser s’avouer qu’elle pensait en même temps à Marius, se mit à regarder ces oiseaux, cette famille, ce mâle et cette femelle, cette mère et ces petits, avec le profond trouble qu’un nid donne à une vierge. » X Mais ce qui fait de ce livre un livre souvent dangereux pour le peuple, dont il aspire évidemment à être le code, c’est la partie dogmatique, c’est l’erreur de l’économiste à côté de la charité du philosophe ; en un mot, c’est l’excès d’idéal, ou soi-disant tel, versé partout à plein bord, et versé à qui ? […] « À cet instant du solstice, la lumière du plein midi est, pour ainsi dire, poignante. […] Misère de la mère qui voit son fruit d’amour se flétrir sous sa mamelle pleine de lait qu’elle répand à terre parce que la bouche mourante se détourne de la coupe d’amour !

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