L’harmonie des vers qu’on récite, flatte l’oreille et augmente le plaisir que le sens des vers est capable de donner. […] Je n’ignore pas qu’une belle édition dont les caracteres bien taillez et bien noirs sont rangez dans une proportion élegante sur du papier d’un bel oeil, ne fasse un plaisir sensible à la vûë ; mais ce plaisir plus ou moins grand suivant le goût qu’on peut avoir pour l’art de l’imprimerie, est un plaisir à part, et qui n’a rien de commun avec l’emotion que cause la lecture d’un poëme. […] Elle n’est pas un plaisir par elle-même. […] La récitation des vers est donc un plaisir pour nos oreilles, au lieu que leur lecture est un travail pour nos yeux. […] Mais les romains comptoient que le plaisir du rithme et de l’harmonie dût suppléer au mérite de la nouveauté qui manquoit à ces vers.