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242. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — II » pp. 150-171

Lui, le petit abbé en particulier, il avait, nous le verrons, l’instinct du métaphysicien, de l’idéologue ; il tirait tout de la réflexion, de l’analyse ; l’intellectuel et l’abstrait étaient son plaisir et sa préférence. […] Nous savons que ce morceau, par son air d’évidence et par un grain d’enjouement qui en corrigeait la métaphysique, réussit beaucoup auprès des dames, « à qui ces matières avaient été jusqu’alors interdites » ; elles le lurent avec plaisir, et se flattèrent désormais de comprendre la question épique ; elles avaient déjà, par Fontenelle, été mises au fait de la question physique : elles en ont depuis compris bien d’autres. […] La fin générale que s’est proposée Racine dans ses tragédies, c’est le plaisir de ses auditeurs : il a donc voulu plaire, en excitant dans les âmes ces émotions vives qui naissent de l’admiration, de la compassion, de la terreur. […] Il cherche à analyser le plaisir littéraire, à en décomposer les ressorts. […] Enfin, l’abbé de Pons ne voyait à l’art du danseur qui bat des entrechats, comme à celui du poète qui accouple des rimes, qu’un même genre de plaisir étroit, celui de la difficulté vaincue.

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