Ce que le poète imitait du temps, ce galant, cette tendresse qui fâchait si fort le vieux Corneille, il avait assez d’esprit pour le rendre agréable, et assez de goût pour n’y pas trop raffiner : Mais, s’il faut dire tout, contre un mal qui sait plaire, On ne fait pas toujours tout ce que l’on croit faire ; Et, pour se reprocher un crime qu’on chérit, Pour peu que l’on se dise, on croit s’être tout dit6. […] Nous nous aimions tous deux dès la plus tendre enfance, Et j’avais sur son cœur une entière puissance ; Je trouvais à lui plaire une extrême douceur, Et les chagrins du frère étaient ceux de la sœur. […] Il se plaisait à développer cette logique des passions, par laquelle les actes sortent de la succession et du combat des pensées. […] Voilà les beaux sentiments où se plaisait le grand Corneille. […] Enfin, l’amour est plein du désir de plaire ; et comment plaire sans y mettre un peu d’artifice ?