La Fontaine vint à Paris, plut à Fouquet, bon juge de l’esprit, et le voilà transporté tout d’un coup au milieu de la société la plus brillante, devenu le poète ordinaire des merveilles et des magnificences de Vaux. […] Mais quand La Fontaine n’était pas dans sa veine de composition, quand il était arrêté sous le charme auprès de quelqu’une de ces femmes spirituelles et belles qu’il a célébrées et qui savaient l’agacer avec grâce, quand il voulait plaire enfin, tenez pour assuré qu’il avait tout ce qu’il faut pour y réussir, au moins en causant. […] Ce qu’il disait là à Mme de La Sablière, il dut le pratiquer souvent, mais avec ceux qui lui plaisaient, et à ses heures. […] Je me détourne de ses Contes qu’il entreprit d’abord (1665) pour plaire à la duchesse de Bouillon, une des nièces de Mazarin, et qu’il continua de tout temps pour se complaire à lui-même, et j’en viens aux Fables qui lui avaient été demandées pour Monseigneur le Dauphin.