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1141. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Il loue Delille, et même Esménard ; il cite Jean-Baptiste Rousseau ; les Rêveries d’un promeneur solitaire lui plaisent : il cite Voltaire, et un peu malicieusement, à savoir toutes les fois que Voltaire se trouve exprimer une pensée favorable au christianisme ; il « admire le pinceau » de Bernardin de Saint-Pierre (tout en remarquant qu’il n’a pas d’esprit, ni non plus de caractère). […] Comprendre et sentir la beauté de toutes choses, des choses les plus contraires, les plus éloignées même les unes des autres, et se plaire à les rapprocher dans les compositions vastes et bien ordonnées, a été le penchant de sa nature d’artiste. […] En matière d’art ils étaient descriptifs, mais entendez qu’ils se plaisaient à décrire n’importe quoi, l’ingénieux du travail et la dextérité de l’ouvrier comptant pour tout, et même le mérite étant d’autant plus grand que la matière était plus infime. […] Les sujets qui ne lui plaisent qu’à moitié, il les traite en un style convenu qui ne ressemble au sien d’aucune façon, en style classique du xviiie  siècle, sec, froid, monotone (la Bataille des Préludes, les derniers chants de la Chute, les trois quarts du Pèlerinage d’Harold). […] Cette forme est celle qui plaît le plus aux esprits simples, pourvu qu’ils soient doués d’une certaine facilité de vocabulaire qui leur permet de ne point répéter les choses exactement dans les mêmes termes.

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