Placé, par sa position sociale, à la hauteur de tout ce qui était élevé, par sa supériorité personnelle, au niveau de ce qui était grand, il pouvait, dans la même journée, toucher la main de MM. de Martignac, de Chateaubriandg, de Béranger, de Lamartine, de Casimir Delavigne, de Hugo, de de Vigny, de Scribe et de Talma, et toutes ces mains étaient ou honorées ou joyeuses de toucher la sienne. […] Victor Hugo plaçaient du premier bond la Revue de Paris à la hauteur de sa devancière la Revue des Deux Mondes. […] C’était peut-être un bien grand orgueil à moi que de me placer sur le même rang qu’eux. […] Placée sous une zone tempérée, elle a assez de jours purs pour comprendre la littérature, aux contours arrêtés, de l’Espagne et de l’Italie ; assez de jours nuageux pour sentir la poésie flottante et vaporeuse de l’Allemagne et de l’Angleterre ; enfin, assez de force et de justice pour faire à Dante et à Alfieri, à Shakespeare et à Sheridan, à Goethe et à Schiller, à Lope de Vega et à Calderon, la part qui leur est due dans cette immense Babel que l’esprit humain bâtit depuis le treizième siècle, et que la main du Seigneur lui-même tenterait en vain de renverser, si près qu’elle soit du ciel.