Une histoire de la littérature française, où ces origines n’auraient pas leur place, manquerait de ce qui doit en former l’introduction naturelle. […] La raison a aussi son tour, mais elle n’a que son tour et, après cette sorte de petit bonheur pour l’écrivain, elle cède sa place. […] On le voit par la place considérable qu’on y donne à l’amour de la patrie, comme séparée et distincte des autres patries ; et par là je n’entends pas cette passion sérieuse, vitale, qui fait la force des nations, comme l’esprit de famille fait celle des individus. […] Il faut que la science les place dans notre mémoire avec le titre qu’ils ont reçu des hommes de génie, lesquels font des mots une monnaie à effigie dont la valeur est déterminée ; après quoi c’est à l’inspiration de les en tirer, et de les animer de notre propre vie dans la composition, afin qu’en même temps qu’ils ont une même valeur de circulation pour tout le monde, par l’emploi que nous en faisons ils nous appartiennent en propre.