/ 2853
539. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Souvenirs militaires et intimes du général vicomte de Pelleport, publiés par son fils. » pp. 324-345

À la première affaire d’avant-garde qui s’engage de nuit dans les montagnes, les colonnes françaises, par un malentendu, tirent les unes sur les autres ; il s’ensuit une confusion extrême : Dans cette échauffourée, le bataillon rompit ses rangs aux premiers sifflements des balles ; je restai à ma place comme un soldat russe : c’était quelque chose pour un début. […] Pourtant, cet état de choses ayant cessé, et une place de lieutenant se trouvant vacante dans le bataillon, Pelleport, présenté sur la liste des candidats par les lieutenants ses supérieurs immédiats, fut nommé par les capitaines, et le général en chef confirma le choix : « Je n’étais, dit-il, que le dixième sous-lieutenant par rang d’ancienneté. » Quelques mois après, en garnison à Venise, le conseil d’administration de la demi-brigade le nomme adjudant-major lieutenant dans le 2e bataillon (juillet 1797) : « Cet emploi, dit-il, m’assurait, après dix-huit mois, le grade de capitaine. […] Un jour, après le départ de Bonaparte et la mort de Kléber, et quand Menou était général en chef, celui-ci, qui recherchait toutes les occasions de s’entretenir avec les officiers des différents corps, et qui voulait trancher du Machiavel et du grand politique sans en avoir l’étoffe, se promenait avec le capitaine Pelleport sur l’une des places du Caire. […] Pelleport a soin de faire observer que, dans cette circonstance, il n’avait agi que comme tout officier eût fait en sa place : L’armée était pure, et les sentiments de l’honneur nous régissaient tous… Je sais, ajoute-t-il, que de graves accusations ont été portées, vers la fin de l’Empire, contre certains hommes.

/ 2853