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1381. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

Elle m’a présenté sa main avec une grâce charmante, et nous avons pris notre place. […] Elle trouvera bon, j’en suis sûr, que je vous rende votre place, et peut-être aura-t-elle la bonté de me dédommager. — Non, monsieur, a dit le comte ; vous êtes trop honnête, et cela n’est pas juste : je suis impardonnable de m’être fait attendre ; je suis bien puni, mais je l’ai mérité. — Mlle de La Prise a paru également contente du comte et de moi ; elle lui a promis la quatrième contredanse, et à moi la cinquième pour mon ami, et la sixième pour moi-même. […] L’insouciance se perd, la gaieté en souffre ; si la sagesse et le bonheur voulaient prendre leur place, on n’aurait rien à regretter. […] Après un quart d’heure, il est rentré ; Mlle de La Prise et le comte Max ont repris avec lui leur place sur le banc : « Eh bien ! […] Il se plaignait que les lettres qu’il recevait d’elle étaient pleines d’errata sur les ouvrages qu’elle avait publiés, et semblait croire que l’infidélité des imprimeurs l’occupait encore plus que la sienne. « Voilà le sort qui menace les femmes auteurs : on croit toujours que les affections tiennent chez elles la seconde place. » C’est un moraliste profond et femme qui a dit cela.

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