La paix faite, il obtint de M. de Choiseul, qui, sans compter qu’il était ministre de la guerre, avait la charge de colonel général des Suisses d’en être nommé inspecteur, et, en cette qualité, il s’appliqua à y réformer la discipline, honteusement relâchée, et à remettre ce service sur un bon pied qui répondît à la vieille renommée du corps helvétique. […] Ses ennemis avaient oublié de le faire bannir et de confisquer ses biens ; il estima qu’il avait toujours pied dans le canton, que cette bourrasque n’aurait qu’un temps, et que dans les républiques l’esprit du souverain, comme on dit, change avec plus de facilité qu’ailleurs. […] Malgré son mérite réel comme officier général, et quoique ensuite, en poussant de tout son crédit au ministère de la guerre M. de Ségur, il ait travaillé indirectement à remettre sur un meilleur pied l’armée française, Besenval n’était pas un de ces militaires ardents qui le sont corps et âme et avant toute chose.