FAUST, se jette à ses pieds. Ton amant est à tes pieds ; il vient ouvrir les portes de cette horrible prison. […] Tu sais que je voyage à pied et en veste de toile, portant tout mon bagage dans un mouchoir de soie, au bout de la branche de houx que tu m’as donnée à Chambéry, quand nous allâmes visiter les Charmettes, ce pauvre Coppet de l’autre grand homme de Genève. […] Le cœur me battit, le livre me tomba des mains ; j’avais à peine eu le temps de me rasseoir au pied de mon saule, quand deux calèches découvertes, courant au grand trot des chevaux, vers Morges, défilèrent à demi voilées par la poussière devant moi. […] Le siècle entier porta ce deuil de famille ; elle n’eut ni les funérailles populaires de Mirabeau, ni les funérailles littéraires de Voltaire, mais elle eut les pieuses funérailles de fille, d’épouse, de mère, sous les chênes de Coppet, au pied du cercueil de son père, sur les bords de ce lac, en face de ces Alpes, où sa mémoire se confond à jamais avec celle de J.