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397. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — I. » pp. 413-433

Pendant ce loisir forcé, il ne cessa de s’occuper des lettres : il traduisait en vers Horace, et il fit, entre autres pièces originales, son Épître à mon sans-culotte, qui ne fut publiée que quelques années après, et qui était, à son heure, une preuve de calme d’esprit comme de talent. […] ………………………… Un peu plus de concision et de contraste dans les idées, un peu plus de relief d’expression, plus d’exactitude de forme et de rime, eussent fait de la pièce entière une de ces pages légères et durables qui survivent. […] Il était encore à l’armée dite du Danube, et à Zürich, lorsque s’accomplirent à Paris les événements du 18 Brumaire ; les correspondances de cette date entre lui et quelques-uns de ses amis littérateurs et auteurs de pièces de théâtre (Creuzé de Lesser, Barré, Goulard) le montrent plus préoccupé réellement des lettres que de la politique. […] Sans doute, si l’on prend chaque pièce en particulier, si l’on oppose l’original à la traduction, on trouvera aisément à triompher et à se donner l’air d’un connaisseur très expert et très supérieur en poésie. […] Daru pour l’empressement et la confiance avec lesquels il a bien voulu me remettre entre les mains toutes les pièces et documents originaux qui devaient me servir de base dans ce travail sur son père ; et il y a joint des observations de tout genre dont j’ai eu presque toujours à profiter.

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